Unité de la microfinance islamique de l’ADDS : Un bilan positif et un avenir prometteur
Introduite pour la première fois à Djibouti en 2011, par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), dans le cadre du programme Réduction de la Pauvreté Urbain de Balbala (PREPUB), la microfinance islamique a connu depuis, une croissance significative et s’est révélée comme étant un véritable outil de création de revenus stables pour des milliers de djiboutiens issus des trois communes de la capitale. Mercredi passé était le temps pour l’Unité de la Microfinance Islamique de l’ADDS de présenter le bilan mais de tracer également les perspectives d’avenir de ce projet pilote financé par la BID et par le CLE, depuis 2023, à travers le projet Renforcement de Résilience Économique des Entreprises Vulnérables (PRREEV).
La salle de spectacle du siège de l’Union Nationale des femmes Djiboutiennes a abrité le mercredi 27 mars dernier, une cérémonie de présentation du bilan de la microfinance islamique des projets financés par la banque islamique de développement (BID) et par le centre de leadership et de l’entrepreneuriat (CLE) depuis 2023, à travers le projet Renforcement de Résilience Économique des Entreprises Vulnérables (PRREEV).
Placé sous le haut patronage de la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mme Ouloufa Ismail Abdo, l’évènement a réuni sur place, le ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, M. Ilyas Moussa Dawaleh, la secrétaire d’État chargé des Investissements et du Développement du secteur privé, Mme Safia Mohamed Ali Gadileh, les présidents des communes de Boulaos et de Balbala, Abdoulkader Iman Aden et Mohamed Hassan Saïd, les secrétaires générales de l’UNFD et du MASS, Mme Fatouma Moussa Abdi et Mme Amina Ahmed Warsama le directeur général de l’ADDS, M. Mahdi Mohamed Djama, le directeur général du centre de l’entreprenariat et de leadership (CLE) M. Abdoukarim Mohamed Hassan, le directeur général de la CPEC, Omar Ibrahim Omar, la directrice du département ”Microfinance” de l’ADDS, Kadra Omar Kamil, le responsable de l’unité de la microfinance islamique, Mohamed Ahmed Amin, des cadres de l’ADDS et du MASS, les commerçantes bénéficiaires des crédits de la microfinance islamique et les femmes cheffes des différents secteurs des quartiers de la capitale djiboutienne.
Il s’agit pour le département de l’Unité de la Microfinance islamique de l’ADDS, de faire le bilan de présenter le bilan mais de tracer également les perspectives d’avenir de ce projet pilote qui a fait ses preuves dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.
Introduite pour la première fois à Djibouti en 2011, par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), dans le cadre du programme Réduction de la Pauvreté Urbain de Balbala (PREPUB), la microfinance islamique a joué un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux services financiers pour des nombreux djiboutiens en majorité des femmes. En combinant les principes de la finance islamique avec les besoins locaux, cette forme de financement, exempte d’intérêt conformément aux principes islamiques, a ouvert de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs et les individus à faible revenu.
Des nombreuses interventions ont marqué la cérémonie, dont en premier, des présidents des communes de Boulaos et de Balbala. Abdoulkader Iman Aden et Mohamed Hassan Saïd, ont tour à tour évoqué l’importance de ce programme qui a selon eux permis d’améliorer le quotidien de nombreuses familles de leurs communes respectives.
Le bilan présenté par le responsable de l’unité de la microfinance islamique, confirme les propos des élus des communes abritant la tranche la plus importante de bénéficiaires.
« Dans la commune de Balbala, 3135 bénéficiaires ont reçu une part substantielle du financement global, représentant 75,2% du total. Pour Boulaos, qui a obtenu 22,3% du financement, le nombre de bénéficiaires s’élève à 1065. En revanche, dans la commune de Ras-Dika, qui a reçu une part modeste de 2,5% du financement global, seuls 21 bénéficiaires ont été recensés » a déclaré Mohamed Ahmed Amin, le responsable de l’unité de la microfinance islamique, avant d’aborder les perspectives d’avenir de son entité. La directrice du département ”Microfinance” de l’ADDS, Kadra Omar Kamil, qui l’a suivi, a mis l’accent sur le dynamisme de l’unité de la microfinance islamique qui a injecté, selon elle, « 481 millions dans l’économie depuis 2012 ».
Pour Mme Kadra Omar, cheffe de la direction de la microfinance à l’ADDS, des femmes leaders des quartiers ont fortement contribué à la réussite de ce programme pilote. Lesquelles ont joué, selon cette responsable, un rôle crucial dans l’encadrement des bénéficiaires, sélectionnant avec soin celles qui démontrent une moralité exemplaire et assurant bénévolement le suivi des recouvrements.
Évoquant les perspectives d’avenir de ce projet pilote, Mme Kadra Omar souhaite transformer l’unité pilote de la microfinance islamique en une institution financière dans le cadre d’un partenariat public/privé. Pour y parvenir, elle compte beaucoup sur le soutien des ministères concernés.
Pour clôturer, elle n’a pas manqué de remercier le CLE qui a mobilisé selon cette responsable, « 2 millions de dollars » permettant à son entité de continuer son programme « d’autonomisation des femmes et des jeunes en particulier à travers le projet FORJE » a-t-elle précisé avant de s’engager « à redoubler d’effort pour sortir encore plus de femmes mais aussi des jeunes de la précarité ».
Pour sa part, le directeur général du CLE, Abdoulkarim Mohamed Hassan a insisté dans son intervention, sur l’inclusion financière et la lutte contre l’informel, qui sont de mise dans son institution.
Concerné également par le projet, la secrétaire d’état chargédes Investissements et du Développement du secteur privé, Mme Safia Mohamed Ali Gadileh a souligné l’importance de celui-ci dans le programme de lutte contre la précarité, initié par le Président de la République, Son Excellence M. Ismail Omar Guelleh.
Pour le ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, M. Ilyas Moussa Dawaleh, « les résultats présentés démontrent assez la réussite de ce projet », le comparant par la suite aux prêts de fonds de développement qui selon lui ne sont pas remboursés pour divers problèmes par certains bénéficiaires. « La cérémonie à laquelle nous assistons aujourd’hui est différente, les prêts sont remboursés. Et les 481 millions engagés dans ce projet ont permis de financer la mise en place des nombreuses entreprises commerciales » a-t-il indiqué et d’ajouter : « Nous comptons, au niveau de mon département ministériel, mobiliser chaque année 400 millions de nos francs pour promouvoir ce programme » avant de s’engager à mener des plaidoyers pour la mise en place d’une institution financière spécialisée dans ce domaine sous nos cieux.
Pour clôturer cette série de discours, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mme Ouloufa Ismail Abdo a exprimé sa satisfaction quant au succès du projet pilote mené par l’unité de la microfinance islamique, en activité selon elle « plus d’une décennie », touchant plus de 4200 bénéficiaires pour un montant total de 481 millions de francs, répartis en crédits individuels et de groupes, couvrant divers secteurs d’activités tels que le commerce, la production, le transport et les services.
Soulignant par la suite, les avantages indéniables de la microfinance islamique dans l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires et dans la stimulation du développement socio-économique du pays, la ministre Ouloufa Ismail Abdo a exhorté les jeunes porteurs de projet à saisir les opportunités offertes par la microfinance islamique avant de rendre hommage à l’ADDS pour son engagement indéfectible en faveur de l’inclusion économique et sociale des ménages en situation de précarité.
A l’issue de la cérémonie, la ministre Ouloufa Ismail Abdo, ses collègues du gouvernement participant à la cérémonie et les autres officiels ont remis aux femmes leaders des quartiers et à certains commerçants bénéficiaires qui ont contribué à la réussite de ce programme, des certificats de reconnaissance. Et en vue de renforcer l’entité à poursuivre son programme d’inclusion financière islamique, le ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, M. Ilyas Moussa Dawaleh a remis à sa collègue des affaires sociales et des solidarités un chèque de 161 millions de nos francs. Émanant du Centre de Leadership et de l’entrepreneuriat dans le cadre du projet « Renforcement de Résilience Économique des Entreprises Vulnérables » (RREEV), ce fonds permettra à l’ADDS de renforcer davantage le programme d’autonomisation des femmes et des jeunes, mené par son unité de la microfinance islamique.