Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI Protection sociale et décentralisation au cœur des discussions à Washington
Une forte délégation du gouvernement djiboutien, conduite par le ministre de l’Economie et des Finances et comprenant également de hauts cadres de l’administration publique, s’est rendue à Washington DC pour participer aux réunions de printemps organisées conjointement par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.
Outre le ministre de l’Economie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh, la délégation gouvernementale était composée du ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Moustapha Mohamed Mahmoud, du ministre délégué chargé de la Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, et de la secrétaire d’Etat chargée des Affaires sociales, Mouna Osman Aden, ainsi que leurs collaborateurs.
Afin de rendre plus cohérent et renforcer la coordination, le secrétariat d’Etat chargé des affaires sociales et le ministère délégué chargé de la décentralisation ont mis en commun leur agenda pour traiter ensemble la décentralisation et la protection sociale.
En effet, la protection sociale constitue un moyen puissant pour lutter contre la pauvretéì et promouvoir la croissance. Elle permet de réduire la pauvretéì chronique et la vulnérabilitéì de façon immédiate, notamment en raison du fait que les programmes permettent aux ménages pauvres de satisfaire leurs besoins de consommation de base, de protéger leurs biens et d’améliorer leur santeì, leur nutrition et leur éducation.
La protection sociale contribue également au développement de l’économie locale par l’amélioration du fonctionnement du marcheì du travail, la stimulation des marchés locaux grâce aux transferts monétaires et la création d’infrastructures communautaires d’une part, et d’autre part au renforcement de la croissance économique générale par la stimulation de la demande globale et l’appui aÌ des reformes économiques difficiles.
Le secrétariat d’Etat chargé des affaires sociales a élaboré une nouvelle stratégie de protection sociale 2018- 2022. Pour l’opérationnalisation de cette stratégie, le SEAS est conscient qu’il est indispensable de prendre en compte les questions de proximité et de la qualité des services offerts, la participation active de la communauté dans la conception et la mise en œuvre des projets d’assistance sociale et l’appréciation des services offerts à la population par la population.
Autre conviction : une politique de protection sociale ne peut être mise en œuvre efficacement que si elle est décentralisée, c’est ainsi que les deux ministres ont décidé d’effectuer une mission conjointe à Washington DC pour échanger et discuter avec des experts sur les questions de la protection sociale et du développement local.
Le ministre délégué à la Décentralisation a présenté la vision politique du gouvernement djiboutien en matière de décentralisation en insistant sur l’autonomisation des régions et l’appropriation du processus, notamment le renforcement des capacités des acteurs institutionnels de la décentralisation, l’appui à la maitrise d’ouvrage des collectivités territoriales et aux transferts de compétences effectifs, le renforcement de la communication large autour du processus de décentralisation pour une plus grande participation et compréhension des populations, et la mise en œuvre des plans de développement régionaux. En matière de protection sociale, les expériences internationales ont montré qu’un système de protection sociale bien conçu et mis en œuvre de façon efficace est un puissant moyen de construire le pays, de valoriser le capital humain, d’accroître la productivité, d’éliminer la pauvreté, de réduire les inégalités et de contribuer à la paix sociale.
Par ailleurs, la délégation nationale a participé à un atelier sur l’efficacité des programmes de transferts monétaires conditionnés en débattant sur les types et les degrés de conditionnalités à appliquer pour les programmes de transferts monétaires dans le contexte de Djibouti.
La secrétaire d’Etat chargée des Affaires sociales a ainsi mis en exergue les expériences de Djibouti en matière de transfert monétaire.
Elle a souligné la pertinence de la mise en place d’un programme de transfert monétaire avec des conditionnalités souples en éducation et santé et surtout l’identification et le développement des opportunités pour les membres des ménages en âge de travailler,notamment les jeunes au chômage.
La secrétaire d’Etat a insisté sur l’impact des programmes de transferts monétaires sur la réduction de la pauvreté et le chômage et surtout sur la fondation du capital humain. « Investir chez les personnes et redynamiser l’économie locale sont les clés de réussite d’un pays » a déclaré en substance Mme Mouna Osman Aden.
Pendant leur séjour à Washington, la Secrétaire d’Etat chargé des Affaires Sociales et le ministre délégué à la Décentralisation ont visité une ONG qui forme les jeunes handicapés mentaux. Ils ont également effectué une visite dans une autre école de prise en charge des enfants et adultes handicapés.
Source La Nation .